JULIJANA MARINKOVIЌ: CHEMIN / PUT
PUT
U nekom bezvremenu
zagubila sam tišinu
u ovom tijelu
što me nadmudrilo
da sakrijem tragove
u osamljenu ogradu
pijanog života
i po žici teturavo
dovlačeći vjetar
odabrala pustinju
u svakom pedlju
prosute postelje
nebeskih metafora
Tamo opisujem
svaki neviđen san
i svaki nečujan glas
kad sjenka
zaspi
pod pustim rastojanjem
gladne praznine
a riječi iz mraka
postaju pridošlice
pred nacrtanim prozorom
prividnog hrama
I šutim..
Kažu da
i prvi svjetlosni
porod je muk
a put
ogroman san
što te proganja
kroz čudno prokletstvo
vlastite duše
i sve tako u nedogled
privlačit ćeš se sebi
nalijevati tuđu vodu
u svoj bunar
samo da dostigneš
brzinu
završenog vremena
što te gazi
CHEMIN
Dans l'intemporelle certaine
J'ai égaré le silence
dans ce corps
qu'il m'avait déjoué
pour cacher les traces dans
la clôture solitaire
da la vie ivre
et sur le fil vacillant
en trainant le vent
ai-je choisi le désert
dans chaque émpan
de lit dispersé
aux métaphores célestes
Là-bas je décris
chaque rêve jamais vu
et chaque voix silencieuse
quand l'ombre
s'endort
sous la distance désért
de la vide affamée
et les mots de l'ombre
deviennent les arrivants
devant la fenêtre dessinée
du temple apparente
Et je me tais ..
Ils disent que
même la première naissance
lumineuse est le silence
et le chemin
le rêve énorme
qui te hante
à travèrsl'étrange malédiction
de sa propres âme
et ainsi de suite ad infinitum
Tu vas t'attirer à toi-même
verser de l'eau d'autrui
dans ton puits à toi
juste pour atteindre
la vitesse
du temps de réalisation
qui te piétine
Traduction - Tomislav Dretar