Cheikh Abdal-Hakim Murad - La Trinité - Une Perspective Musulmane / Kako muslimani razumiju Trojstvo? Chapitre II - Drugi dio

Publié le par Thomas Dretart

Quelques années avant lui, un théologien du XIIème siècle, Al Ghazali, a illustré les dangers du ghulluw par cette splendide métaphore : les chrétiens, écrit-il, furent si éblouis par la lumière divine réfléchie sur le cœur-miroir de Jésus, qu’ils prirent le miroir pour la lumière elle-même et se mirent à adorer le miroir. Mais ce qui arriva à Jésus n’est somme toute pas tellement différent de ce qui arriva, et continue d’arriver, à n’importe quelle âme purifiée parvenue à la station de sainteté. Mais pourquoi donc la présence de lumière divine dans le cœur de Jésus fonderait-elle ipso facto une doctrine le présentant comme l’hypostase d’une trinité divine ?
D’autres aspects de cette doctrine ne manquent pas de laisser les musulmans pour le moins dubitatifs. La doctrine de l’Incarnation par exemple. Celle-ci, de notre point de vue, est particulièrement déroutante. Elle sous-entend en effet que Dieu n’est pas capable de nous pardonner tant que Jésus n’a pas enduré le châtiment mérité par les hommes en agonisant sur la croix. Il n’a pas échappé à John Hick qu’ « une absolution qui doit passer par le paiement de la dette intégrale n’a plus rien d’une absolution. »
Ce que Jésus nous enseigne à travers la parabole du Fils Prodigue semble beaucoup plus sage et raisonnable. Le père absout entièrement les fautes de son fils et n’a pas besoin de faire couler le sang pour satisfaire son besoin de vengeance.La Prière du Seigneur, cette magnifique demande de pardon, ne fait nulle part allusion à l’idée de rachat ou de rédemption.
L’idée que Jésus lui-même se faisait du pardon divin, celle que l’on retrouve dans les Evangiles, s’accorde parfaitement avec les conceptions qu’en ont l’Islam et l’Ancien Testament. « Dieu peut tout pardonner » précise le Coran. Et dans un hadith authentique du Prophète, il nous est rapporté cette histoire : un petit garçon se tenait en plein soleil un jour de canicule. L’apercevant, une femme s’extirpa de la foule qui l’entourait et accouru vers le petit qu’elle serra contre sa poitrine. La femme se tourna ensuite en direction de la vallée pour protéger l’enfant de l’ardeur du soleil, s’exclamant, « Mon fils ! Mon fils ! ». Le gens qui assistèrent à la scène furent émus jusqu’aux larmes. Le messager de Dieu, sur lui la paix, arriva sur ces entrefaites. On l’informa de la scène qui venait de se dérouler et il se réjouit de leur noble empathie. Il leur déclara alors : « Vous émerveillez-vous de la miséricorde de cette maman à l’égard de son enfant ? – Oui, en effet, répondirent-ils. « Sachez alors que Dieu, exalté soit-Il, est plus compatissant envers vous que cette femme ne l’est envers son fils. » Sur ces magnifiques paroles, les musulmans reprirent leurs occupations, débordant de joie et d’espoir.
Ce même hadith nous informe par ailleurs d’une caractéristique tout à fait remarquable de la conception musulmane de la rémission divine, à savoir que cette dernière a un aspect proprement « maternel ». Le terme qui dans cette tradition est utilisé pour attribuer à Dieu les qualités de « Compassion » et de « Miséricorde » est al-rahman, qui d’après le Prophète est dérivé de rahim, qui signifie la « matrice ». Des études islamiques récentes se sont appuyées sur ces considérations étymologiques pour démontrer, avec plus ou moins de réussite me semble-t-il, que Dieu dispose d’attributs qui, métaphoriquement, auraient tantôt un aspect féminin/maternel (ce sont des attributs de douceur et de clémence) tantôt un aspect masculin (ce sont des attributs de force et justice). Ce concept ne fut que très récemment mis au jour par nos théologiens et là n’est pas le lieu pour en approfondir l’étude, mais il est tout de même intéressant de relever des points de convergence entre la christologie de théologiennes féministes comme Rosemary Reuther et certaines thèses de penseurs musulmans.
Dans des travaux récents, le théologien jordanien Hasan al-Saqqaf réaffirme la position orthodoxe selon laquelle Dieu transcende les genres sexuels, et ne saurait d’aucune manière être perçu comme « masculin » ou « féminin » - bien que Ses attributs, on l’a vu, manifestent des qualités masculines et féminines, sans qu’un genre n’ait prépondérance sur l’autre. Cette perspective d’une souveraineté divine de genre « neutre » est largement reprise dans les études islamologiques de Karen Armstrong et commence à faire son chemin chez diverses intellectuelles féministes. Maura O’Neill dans un ouvrage récent remarque que « les musulmans n’utilisent pas un Dieu masculin comme instrument – conscient ou inconscient – de construction de rôles sociaux sexués. »
Quant à Reuther, si elle admet émettre de grandes réserves quant à la fondation scripturaire de la Trinité, elle reproche surtout à cette dernière sa tendance à « masculiniser » le Divin. Peut-être exagère-t-elle – ou peut-être pas – quand elle impute à cette tendance les souffrances endurées par les femmes chrétiennes à travers l’histoire. Mais elle a en revanche tout à fait raison de suggérer que la Trinité, ainsi masculinisée, marginalise d’autant les femmes, précisément dans la mesure où, nous rappelle-t-elle, c’est l’homme qui fut crée imago dei, et que la femme n’est par rapport à celui-ci qu’une version révisée, une copie supposée moins théomorphique.
La liturgie protestante américaine a, en partie sous son influence, multiplié les efforts pour « démasculiniser » la Trinité. Les lectionnaires se réfèrent aujourd’hui plus volontiers à un Dieu « Père et Mère ». Le Christ n’est plus le « fils » de Dieu mais Son « enfant ». Autant de mutilations doctrinales qui confinent à l’absurde.
En Grande-Bretagne, la BBC study Comission on Trinitarian Doctrine prit le taureau féministe par les cornes quand, en 1989, elle délivra un rapport statuant que :
 « Le mot « Père » doit se comprendre de manière apophatique, autrement dit une fois purgé des références – dans ce contexte masculines et patriarcales – qui le connotent improprement. Ce qui restera dès lors sera une orientation vers la personnalité, une relation à l’être qui éclot dans la personne, et non dans le mâle. »
Force est d’admettre que cela n’est pas spécialement convaincant. Le concept de patriarcat dépouillé de toute référence masculine n’a plus rien du tout de patriarcal. Ce ne sont finalement que les dernières manœuvres exégétiques en date autour de l’impossible doctrine trinitarienne, qui, pour reprendre l’expression de John Biddle, le père de l’unitarisme, s’avère finalement « plus utile aux polémistes qu’aux chrétiens eux-mêmes. »
Je conclurai donc en disant que la Trinité, exposée avec une si grande minutie dans les plusieurs volumes que Thomas d’Aquin lui a consacrés, en présument beaucoup trop sur la nature intime de Dieu. J’ai indiqué plus haut que l’Islam s’est toujours montré plus réticent que le Christianisme à emprunter la voie de la philosophie épistémologique pour cheminer vers Lui. En fait, l’unité divine fut attestée par les musulmans en vertu de deux sources supra rationnelles : la révélation du Coran et l’expérience unitive des saints. Le mysticisme témoigne essentiellement que Dieu est Un et indivisible. Et l’Islam, religion de l’unité divine par excellence, rattache étroitement la foi à l’expérience mystique. Un soufi bosniaque du XVIIIème siècle, Hasan Kaimi, a tenté de traduire cette réalité dans un poème qui, encore de nos jours, vibre dans le cœur d’un grand nombre de sarajevines :
O toi qui cherches la vérité, c’est l’œil de ton cœur qui doit rester ouvert.
Réalise l’unité Divine aujourd’hui, en empruntant la voie de l’amour pour Lui.
Si tu objectes : « J’attends que mon esprit saisisse Sa nature »,
Réalise l’unité Divine aujourd’hui, en empruntant la voie de l’amour pour Lui.
Aspires-tu à contempler le visage de Dieu,
Abandonne-toi à Lui, et invoque-le par Ses noms sublimes,
Lorsque ton âme sera bien claire, une lumière de joie pure resplendira.
Réalise l’unité Divine aujourd’hui, en empruntant la voie de l’amour pour Lui.
(Texte d’une conférence donnée à un groupe de chrétiens en 1996 à Oxford)
Cheikh Abdal-Hakim Murad.
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Cheikh Abdal-Hakim Murad.
Timothy Winter
also known as Abdal Hakim MuradBornTimothy John Winter
1960 (age 51–52)
London, EnglandResidenceCambridge, United KingdomNationalityBritishOther namesAbdal Hakim Murad
Alma materPembroke College Cambridge
Al-Azhar University
SOAS University of London
University of OxfordOccupationIslamic scholar, author, teacherReligionSufi Islam[1]   
Timothy Winter
also known as Abdal Hakim MuradBornTimothy John Winter
1960 (age 51–52)
London, EnglandResidenceCambridge, United KingdomNationalityBritishOther namesAbdal Hakim Murad
Alma materPembroke College Cambridge
Al-Azhar University
SOASUniversity of London
University of OxfordOccupationIslamic scholar, author, teacherReligionSufi Islam[1]


 Nekoliko godina prije njega, jedan teolog iz dvanaestog stoljeća, Al Ghazali, ilustrira opasnosti ghulluw ovom prekrasnom metaforom: kršćani, piše on, su zaslijepljeni božanskim svjetlom odsjaja zrcala-Srca Isusova, d uzevši ogledalo za svjetlost samu počeše obožavati ogledalo. No, ono što se događalo s Isusom nakon svega nije toliko drugačije od onoga što se dogodilo, i dalje se događa bilo kojoj pročiščenoj duši koja postigne svetost. Ali zašto dakle prisutnost božanskog svjetla u srcu Isusa bi utemeljivalo ipso facto jednu doktrinu i prikazujući ju kao hypostasis božanskog trojstva?

Ostali aspekti ove doktrine muslimane ne ostavljaju manje u sumnji. Nauk o Utjelovljenju, primjerice. On je, s naše točke gledišta, posebno je zbunjujući. On podrazumijeva u stvari da Bog nama ne može oprostiti ukoliko Isus nije izdržao kaznu zasluženu od ljudi umirući na križu. Nije izmaklo Johnu Hicku da je "jedno odrješenje koje treba proći kroz punu isplatu duga nije ništa drugo nego odrješenje (od grijeha-n.T.D.). "

Ono što je Isus nas uči kroz prispodobu o Zabludjelom Sinu čini se puno razumnije i mudrije. Otac potpuno odrješava grijehe svog sina i nema potrebe proliti krv kako bi udovoljio svojoj potrebi za osvetom. Molitva Gospodu, ta veličanstvena molba oprosta, nigdje ne aludira na ideju otkupljenja ili iskupljenja.
Ideja da je Isus sam bio božanski oprost, onaj koji se može naći u Evanđeljima, slaže se izvrsno s nacrtima koji su u Islamu i Starom Zavjetu. "Bog može oprostiti sve," precizira Kur'an. I u jednom autentičnom hadisu Poslanika, a.s., se bilježi se priča: jedan je dječak je stajao na suncu u vrijeme kanikula (vrijeme kolovoških vrućina kad se Sunce nalazi u Sazvježđu psa). Spazivši ga jedna žena izađe iz gomile koja ga je okruživala i pritrča mališi i privi ga na svoje grudi. Žena se tada okrenu prema dolini da zaštiti dijete od pržećeg sunca, govoreći: "Moj sine! Moj sine! ". Ljudi koji su nazočili sceni bili su ganuti do suza. Glasnik Božji, mir njemu, stigao je u tom trenutku. Bio obaviješten o sceni koja se upravo dogodila i on se obradova njihovoj plemenitoj sućuti. On im je tada rekao: "Vi se divite milosrdnosti ove majke prema svom djetetu? - Da, uistinu, odgovorili su oni. "Znajte , dakle, da Bog, uzvišen budi On, više je suosjećajan s vama no što je ova žena prema svom sinu. "Na ove veličanstvene riječi, muslimani nastaviše svoje poslove, prepuni radosti i nade.

Isti hadis nas obavještava također o jednoj značajnoj karakteristici muslimanskog poimanja božanskoga oprosta, tj. da ovo posljednje ima izgled uistinu "materinskog". Izraz koji se koristi u ovoj predaji za dodjeljivanje Bogu kvalitete "suosjećanja" i "milosrđa" je derive od "al-Rahman", koji prema Poslaniku je izvedeno iz Rahim, što znači "Matrica/Maternica". Skorašnje islamske studije se temelje na tim etimološkim razmatranjima da bi dokazale, s različitim stupnjevima uspjeha čini mi se, da Bog ima atribute koji, metaforički, ponekad imaju ženstveni / majčinski (to su atributi slast i milost) ponekad muški aspekt (to su atributi snage i pravde). Ovaj koncept je tek nedavno otkriće naših teologa i nema tu mjesto za daljnja istraživanja, već to je još uvijek zanimljiva točka konvergencije između kristologije feminističkih teologa poput Rosemary Reuther i određenih teza muslimanskih mislilaca.
U nedavnim radovima, jordanski teolog Hasan al-Saqqaf reafirmira ortodoksni stav da Bog nadilazi spolove/rodove, a ne može ni na koji način se doživljavati kao "muški" ili "ženski" - iako Njegovi atributi, netom smo vidjeli, pokazuju muške i ženske osobine, a da bilo koji od njih ima prevagu nad onim drugim. Ova perspektiva jedne vrste božanske suverenosti o "srednjorodnom" je obilato korištena u islamologijskim istraživanjima Karena Armstronga i počinje krčiti svoj put u raznih feminističkh intelektualki. Maura O'Neill u nedavno objavljenoj knjizi navodi i da "muslimani ne koriste muškog Boga kao instrument svjesno ili nesvjesno – u stvaranju društvenih uloga na temelju spolova. "

Što se tiče Reutherove, ako ona dopušta iskazati velike rezerve prema biblijskim temeljima Trojstva, ona kritizira posebno njegovu tendenciju "masculinizacije" Božanskog. Možda ona pretjeruje - a možda i ne - kada pripisuje tom trendu trpljenje izdržano od kršćanske žene tijekom povijesti. No, međutim, sasvim je ona u pravu da upućuju na to da Trojstvo, tako masculinizirano, osobito marginalizira žene, upravo u mjeri u kojoj se, podsjeća nas ona, da je muškarac taj koji je stvorio Imago Dei, i da je žena u odnosu na njega samo revidirana verzija, jedna kopija pretpostavljeno manje bogolika.

Američka protestantska liturgija je, djelomično svojim utjecajem, umnožila napore na "demasculinizaciji" Trojstva. Lectionari (obredne knjige) danas se radije referiraju na Boga "Oca i Majku." Krist više nije "sin" Božji, već njegovo "dijete".
Toliko o doktrinarnim sakaćenjima koja graniče s apsurdom.

U Velikoj Britaniji, komisija BBC studija o doktrini Trojstva hvata feminističkog bika za rogove kada 1989. donosi izvješće u kojemu stoji da:

"Riječ" Otac "treba shvatiti na apophatički način, tj. očišćen od referenci - u ovom kontekstu, patrijarhalnih i muškarčkih koji ga, znači nepropisno konotiraju. Ono što će ostati bit će usmjerenost prema ličnosti, jedan odnos koji se razvija u osobi, a ne u muškarcu. "
Mora se priznati da to nije posebno uvjerljivo. Koncept patrijarhata lišen svake reference na muškog nema više uopće patrijarhalnog. To su konačno samo zadnji datirani egzegetski manevri oko nemoguće doktrine Trojstva, koja, prema riječima Ivana Biddle, oca unitarizma, pokazuje se u konačnici "više koristan kršćanskim polemičarima no kršćanima samima. "

Ja ću zaključiti napominjući da je Trojstvo, izloženo s tako velikom minucioznošću u više svezaka koje je Toma Akvinac tome posvetio, u pretpostavljanju previše o unutarnjoj prirodi Boga. I što sam već spomenuo da je Islam oduvijek bio manje okupiran nego Kršćanstvo pronalaženjem puta filozofijske epistemologije na putovanje k Njemu. U stvari, božansko jedinstvo je potvrđeno po Muslimanima prema dvama izvorima nad-racionalnog : objavom Kur'ana i ujedinjujućim iskustvom svetaca. U suštini misticizam svjedoči da je Bog Jedan i Nedjeljiv. I Islam, religija božanskog jedinstva par excellence, usko vezano za mistično iskustvo. Bosanski Sufi osamnaestog stoljeća, Hasan Kaimi, pokušao prevesti ovu stvarnost u pjesmi koja, čak i danas, vibrira u srcu mnogih Sarajlija:

O ti koji tražiš istini, oko je tvoga srca, ono koje mora ostati otvoreno.


Shvati jedinstvo božanskog danas, idući putem ljubavi prema Njemu.


Ako prigovoriš: "Očekujem da će moj um shvatiti Njegovu prirodu,"


Shvati jedinstvo Božanskog danas, idući putem ljubavi prema Njemu.

Težiš li promatrati lice Boga,


Prepusti se Njemu, te ga pozivaj njegovim uzvišenim imenima,


Kada tvoja duša bude vrlo jasna, svjetlo čiste radosti će zasjati.

Shvati jedinstvo Božanskog danas, idući putem ljubavi prema Njemu.


(Tekst predavanja skupini kršćana u 1996 u Oxfordu)

Šejh Abdal-Hakim Murad.

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                    PRIJEVOD NA HRVATSKI - TOMISLAV DRETAR                                       
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