Ryu Yotsuya dit du poète croate et bosnien Žarko Milenić

Publié le par Thomas Dretart

Ryu Yotsuya dit du poète croate et bosnien Žarko Milenić

Žarko Milenić - ŠTO TO VELI NAJUVAŽENIJI ZNALAC

HAIKU POEZIJE NU SVIJETU JAPANAC - Ryu Yotsuya ,

 slažu li se čaršijski velikani da se ovo Žarku Mileniću događa.

Kad su pokupili sve po Bosni sad haraju po Hrvatskoj.

 Dok sam ja , postrojavao bataljune bosanskih Hrvata

 na krvavoj Krajini bosanskoj, kupovao topove za svoj novac

i ratovao i bio Hrvat ,

oni su ismijavali Hrvate i Hrvatsku, ONI SU BILI JUGOSLOVENI.

njihov JEDINI herojski  čin BIO JE spaljivanje vlastitih knjiga

pred tvkamerama izazivao je

 podsmijeh u svijetu, nitko nije doznao nista o praznini njihovih knjiga.

Pepeo - pepelu!

Des Balkans à la Russe

haïkus de Bosnie-Herzégovine, de Croatie, de Pologne, d

e Roumanie, de Russe, et de Yougoslavie

Ryu Yotsuya

(Tokyo, Japon)

 

Dans cet article, j'apprécie les haïkus d'Europe orientale

et de Russe insérés dans Haïku sans frontières: une anthologie mondiale.

 

 

Stara uciteljica

u sumrak zalijeva

ukradenu ljubicu. La vieille institutrice

au crépuscule arrose

la violette volée.

 

Zarko MILENIC (Bosnie-Herzégovine)

Quelqu'un a déraciné la violette dans le parterre.

Quel inhumain acte est-il d'arracher et de voler la fleur

 qu'une vieille femme a cultivée. Cependant de l'eau

 en arrose la trace à la même manière que quand

 la violette était là. Qu'elle soit là ou non, l'affection

de l'institutrice se transforme en gouttes d'eau pour pleuvoir

sur le jardin. La scène est triste, mais ce haïku nous donne l'idée

 que le sentiment humain peut arroser même un espace

 complètement vide. Il est un beau haïku.

 

 

Zaba preskace

svoju sjenu:

protice noc... Une grenouille saute

au-dessus de son ombre:

passe la nuit...

 

Marijan CEKOLJ (Croatie)

J'imagine la scène comme juste au-dessous d'une fenêtre

à la nuit. Dans l'obscurité, seuls alentours de la grenouille

 sont faiblement éclairés. Tout à coup, elle saute comme

si elle était étonnée; elle retombe presque au même endroit

 et continue d'être immobile.

Ce haïku exprime l'immobilité. Quoi qu'il soit arrivé

à la grenouille, de quoi qu'il ait été étonné, la nuit toujours

 s'avance et le temps ne cesse pas de couler comme si rien

ne s'était passé. Le poète décrit un petit animal pour

montrer la structure ferme du temps.

 

Sa oranice

gruda zemlje uzleti -

postade seva.

 

Du champ labouré

Une motte de terre s'est élevée -

est devenue hirondelle.

 

Anto GARDAS (Croatie)

En lisant la première ligne, on imagine une nappe de champs labourés.

À la deuxième, nous arrêtons nos yeux sur une motte de terre qui

 y bouge; qu'est-ce qui se passe? À la troisième, elle se transforme

 en hirondelle et s'envole vers le ciel. C'est l'intérêt de ce poème

que le point de vue change deux fois, ainsi que «champ grand -->

 petite boule de terre --> ciel tout étendu».

 

 

Pomicuci sjene -

odlazi ljeto

u dubinu sume... Remuant les ombres -

l'été s'en va

dans la profondeur de la forêt...

 

Snjezana MUSTAC (Croatie)

Ce haïku ne décrit pas des objets concrets minutieusement.

Mais quand je le lis, je vois une scène de fin de l'été comme

si je pouvais le toucher. La saison où l'animation d'été

 et la fraîcheur d'automne s'entrecroisent. L'air a encore chaud,

mais on sent un peu de froid dans le vent. Les arbres qui

sont devenus épais pendant l'été se balancent; leur feuillage

 est si dense et leurs ombres sont si abondantes qu'on ne peut

 pas distinguer si les ombres suivent les arbres ou les arbres

 suivent les ombres.

 

 

Urny w witrynie

zakladu pogrzebowego -

przebudzenie miasta

Urnes dans la vitrine

de l'entreprise de pompes funèbres -

réveil de la ville

 

Piotr Wiktor LORKOWSKI (Pologne)

On trouve une vue ironique dans ce haïku, car la ville

est en train de se réveiller tandis que les urnes sont

des récipients dans lesquels nous «dormons».

 Il semble que les poèmes de ce poète souvent reflètent

 l'idée de memento mori. Le haïku est originairement

un genre qui excelle en esprit et en humour, mais

 j'ai l'impression qu'en Pologne il commence à porter

des fruits tout à fait différents qui ont des ombres lourdes.

 

 

In virful stincii

o spartura

in forma de fluture Au faîte du rocher

une cassure

en forme de papillon

 

Constantin ABALUTA (Roumanie)

De l'expression «une cassure en forme de papillon»,

 je reçois une impression très forte et bouleversante.

 Un papillon est une existence belle et mignonne,

cependant une fois utilisé pour comparer une cassure

au faîte du rocher, il présente une image inquiétante.

Il apparaît que la cassure battra des ailes et bougera

comme un être vivant.

 

 

iarna geroasa -

pe coada toporului

conturul palmei dur hiver -

sur le manche de la hache

le contour de la paume

 

Valentin E. BUSUIOC (Roumanie)

J'interprète ce haïku comme description d'une hache

usée dont le manche s'est creusé de forme d'une paume.

 Laissée toute seule dans le froid rigoureux d'hiver, avec

 une lame luisante, elle nous donne une impression très

désolée. Pourtant on a trouvé une marque sur la manche

et comprend qu'elle est une empreinte de la main;

 la propriétaire avait brandi la hache si longtemps

que sa paume y avait marqué sa forme, ce qui nous

fait soudain sentir sa tiédeur humaine.

La vue du poète qui regarde fixement la marque

 du contour de la paume dans le froid est très poétique.

 En même temps, la combinaison du dur hiver et

 le manche de la hache semble très raffinée

et convenable au haïku.

 

 

 

In piata mare

cu un cocos in brate -

batrinul dresor.

Au grand marché

avec un coq dans les bras -

le vieux dresseur.

 

Dumitru D. IFRIM (Roumanie)

Ce haïku évoque une vision très exotique à nous Japonais.

À nos marchés, il est rare de voir un coq vivant. Il se peu

t qu'on trouve si peu d'agriculteurs qui portent un coq même

en Roumanie aujourd'hui, que le poète a accueilli ce dresseur

à sa poésie.

Ce poème ne décrit pas la scène minutieusement. Il n'explique

guère le caractère du grand marché, ni l'allure de l'homme.

Par conséquent, il nous donne une impression abstrait;

 il me semble qu'un paysan qui n'est personne marche

dans un marché qui n'existe à aucun endroit.

Devant nous apparaît une illusion d'un vieillard

qui, un coq dans les bras, avance éternellement

dans la lumière vague.

 

 

brodyachij pes

opyat' brosaetsya za mnoj

kogda ya oborachivayus'

un chien errant

recommence à me suivre

quand je me retourne

 

Alexey ANDREYEV (Russie)

Il est possible de considérer ce chien comme doppelganger

(double) du poète; par exemple, nous pouvons penser

qu'il doit être le symbole d'un souvenir amer qu'on

ne peut pas jeter ou du sentiment de culpabilité

non supprimable. Cependant, en fait, cette sorte

d'interprétation trop profonde tombe dans la banalité

et n'est pas intéressante. Nous ferons mieux de lire

 le contenu à la lettre et comprendre que ce poème

 décrit un chien réel une fois chassé, mais qui suit encore.

Le poète, ayant débarrassé le chien, croyait qu'il ne serait

plus sur ses talons. Pourtant, quand il s'est retourné après

avoir marché un peu plus, il l'a trouvé tout près. L'image

 de cet homme embarrassé est humoristique; en même

temps, il semble qu'il ait commencé à s'attacher à cet

animal peu à peu.

 

 

Dolazim s puta

susetka - osedela -

prostire rublje

Je rentre de voyage

la voisine - ses cheveux plus gris -

étend du linge

 

Mirjana BOZIN (Yougoslavie)

Au moment où nous rentrons chez nous d'un long voyage,

 un sentiment étrange nous saisit toujours. Tous sont chers,

mais après la longue absence, même les choses les plus

familières semblent nouvelles et elles commencent

 à avoir des sens différents de à autrefois.

À ce poème, que la voisine étende du linge, cela est

 une scène qui n'a pas changé depuis le temps où

il est parti. Cependant des cheveux augmentés dans

 sa tête nous apprennent que le temps n'arrête jamais.

 

 

Puzeva srma

dovede me do prazne

skoljke u travi.

La mucosité brillante de l'escargot

m'a amené jusqu'à une coquille vide

dans l'herbe.

 

Dobrica ERIC (Yougoslavie)

La mucosité brille en argent sur la terre. En la suivant,

le poète s'attendait à trouver un escargot, mais il

ne trouve qu'une coquille qui manque la chair.

Un moment de désappointement. Mais on ne peut pas

dire que ce haïku tente de présenter une image nihiliste.

Il adopte spécialement comme son sujet un être insignifiant

 tel qu'une coquille vide, ce qui semble montrer un intérêt

 positif du poète au petit animal qui est devenu seule

une coque. Ému, Dobrica apprécie le fait qu'une

vie était active ici une fois, même si elle a perdu

 la chair maintenant.

 

 

Covek nosi

snop zita i svoju

veliku senku.

Un homme porte

une gerbe de blé

et sa grande ombre.

 

Lenka V. JAKSIC (Yougoslavie)

Je voudrais comprendre ce haïku comme paysage

d'une nappe de blés de l'après-midi. Dans les champs,

rien n'arrête les rayons et l'on ne voit que des blés

fructueux et un homme qui y travaille. Le soleil qui

a commencé à décliner fait l'ombre de l'homme de grande

 taille plus longue. La comparaison entre l'or vif de blés

 et le noir vague de l'ombre d'homme nous impressionne

 brillamment.

Ryu Yotsuya (Juin 2000)

 

 

Ryu Yotsuya dit du poète croate et bosnien Žarko Milenić

Žarko Milenić - ŠTO TO VELI NAJUVAŽENIJI ZNALAC

HAIKU POEZIJE NU SVIJETU JAPANAC - Ryu Yotsuya ,

slažu li se čaršijski velikani da se ovo Žarku Mileniću događa.

 Kad su pokupili sve po Bosni sad haraju po Hrvatskoj. Dok sam ja ,

 postrojavao bataljune bosanskih Hrvata na krvavoj Krajini bosanskoj,

kupovao topove za svoj novac i ratovao i bio Hrvat , oni su ismijavali

Hrvate i Hrvatsku, njihov herojski čin spaljivanja vlastitih knjiga

pred tv kamerama izazivao podsmijeh u svijetu. Pepeo - pepelu!

 

Des Balkans à la Russe

haïkus de Bosnie-Herzégovine, de Croatie, de Pologne, de Roumanie, de Russe, et de Yougoslavie

Ryu Yotsuya

(Tokyo, Japon)

 

Dans cet article, j'apprécie les haïkus d'Europe orientale

et de Russe insérés dans Haïku sans frontières: une anthologie mondiale.

 

 

Stara uciteljica

u sumrak zalijeva

ukradenu ljubicu. La vieille institutrice

au crépuscule arrose

la violette volée.

 

Zarko MILENIC (Bosnie-Herzégovine)

Quelqu'un a déraciné la violette dans le parterre. Quel inhumain acte

est-il d'arracher et de voler la fleur qu'une vieille femme a cultivée.

Cependant de l'eau en arrose la trace à la même manière que quand

la violette était là. Qu'elle soit là ou non, l'affection de l'institutrice se

transforme en gouttes d'eau pour pleuvoir sur le jardin.

 La scène est triste, mais ce haïku nous donne l'idée que le sentiment

 humain peut arroser même un espace complètement vide.

 Il est un beau haïku.

 

 

Zaba preskace

svoju sjenu:

protice noc... Une grenouille saute

au-dessus de son ombre:

passe la nuit...

 

Marijan CEKOLJ (Croatie)

J'imagine la scène comme juste au-dessous d'une fenêtre à la nuit.

Dans l'obscurité, seuls alentours de la grenouille sont faiblement éclairés.

Tout à coup, elle saute comme si elle était étonnée; elle retombe presque

au même endroit et continue d'être immobile.

Ce haïku exprime l'immobilité. Quoi qu'il soit arrivé à la grenouille, de quoi

qu'il ait été étonné, la nuit toujours s'avance et le temps ne cesse pas de couler

comme si rien ne s'était passé. Le poète décrit un petit animal pour montrer

 la structure ferme du temps.

 

 

Sa oranice

gruda zemlje uzleti -

postade seva.

 

Du champ labouré

Une motte de terre s'est élevée -

est devenue hirondelle.

 

Anto GARDAS (Croatie)

En lisant la première ligne, on imagine une nappe de champs labourés.

 À la deuxième, nous arrêtons nos yeux sur une motte de terre qui y bouge;

qu'est-ce qui se passe? À la troisième, elle se transforme en hirondelle et s'en

vole vers le ciel. C'est l'intérêt de ce poème que le point de vue change deux fois,

ainsi que «champ grand --> petite boule de terre --> ciel tout étendu».

 

 

Pomicuci sjene -

odlazi ljeto

u dubinu sume... Remuant les ombres -

l'été s'en va

dans la profondeur de la forêt...

 

Snjezana MUSTAC (Croatie)

Ce haïku ne décrit pas des objets concrets minutieusement. Mais quand

je le lis, je vois une scène de fin de l'été comme si je pouvais le toucher.

 La saison où l'animation d'été et la fraîcheur d'automne s'entrecroisent.

L'air a encore chaud, mais on sent un peu de froid dans le vent. Les arbres

qui sont devenus épais pendant l'été se balancent; leur feuillage est si

 dense et leurs ombres sont si abondantes qu'on ne peut pas distinguer

 si les ombres suivent les arbres ou les arbres suivent les ombres.

 

 

Urny w witrynie

zakladu pogrzebowego -

przebudzenie miasta

Urnes dans la vitrine

de l'entreprise de pompes funèbres -

réveil de la ville

 

Piotr Wiktor LORKOWSKI (Pologne)

On trouve une vue ironique dans ce haïku, car la ville est en train de se

 réveiller tandis que les urnes sont des récipients dans lesquels nous «dormons».

 Il semble que les poèmes de ce poète souvent reflètent l'idée

 de memento mori. Le haïku est originairement un genre qui excelle en esprit

 et en humour, mais j'ai l'impression qu'en Pologne

 il commence à porter des fruits tout à fait différents qui ont des ombres lourdes.

 

 

In virful stincii

o spartura

in forma de fluture Au faîte du rocher

une cassure

en forme de papillon

 

Constantin ABALUTA (Roumanie)

De l'expression «une cassure en forme de papillon», je reçois

une impression très forte et bouleversante. Un papillon est une existence

 belle et mignonne, cependant une fois utilisé pour comparer une cassure

au faîte du rocher, il présente une image inquiétante. Il apparaît que

 la cassure battra des ailes et bougera comme un être vivant.

 

 

iarna geroasa -

pe coada toporului

conturul palmei dur hiver -

sur le manche de la hache

le contour de la paume

 

Valentin E. BUSUIOC (Roumanie)

J'interprète ce haïku comme description d'une hache usée dont le manche

 s'est creusé de forme d'une paume. Laissée toute seule dans le froid rigoureux

d'hiver, avec une lame luisante, elle nous donne une impression

très désolée. Pourtant on a trouvé une marque sur la manche et comprend

qu'elle est une empreinte de la main; la propriétaire avait brandi

la hache si longtemps que sa paume y avait marqué sa forme, ce qui nous

fait soudain sentir sa tiédeur humaine.

La vue du poète qui regarde fixement la marque du contour de la paume

dans le froid est très poétique. En même temps, la combinaison du

 dur hiver et le manche de la hache semble très raffinée et convenable au haïku.

 

 

In piata mare

cu un cocos in brate -

batrinul dresor.

Au grand marché

avec un coq dans les bras -

le vieux dresseur.

 

Dumitru D. IFRIM (Roumanie)

Ce haïku évoque une vision très exotique à nous Japonais. À nos marchés,

 il est rare de voir un coq vivant. Il se peut qu'on trouve si peu d'agriculteurs

 qui portent un coq même en Roumanie aujourd'hui,

que le poète a accueilli ce dresseur à sa poésie.

Ce poème ne décrit pas la scène minutieusement. Il n'explique

 guère le caractère du grand marché, ni l'allure de l'homme.

Par conséquent, il nous donne une impression abstrait;

 il me semble qu'un paysan qui

 n'est personne marche dans un marché qui n'existe à aucun endroit.

Devant nous apparaît une illusion d'un vieillard qui, un coq dans les bras,

avance éternellement dans la lumière vague.

 

 

brodyachij pes

opyat' brosaetsya za mnoj

kogda ya oborachivayus'

un chien errant

recommence à me suivre

quand je me retourne

 

Alexey ANDREYEV (Russie)

Il est possible de considérer ce chien comme doppelganger (double) du poète;

par exemple, nous pouvons penser qu'il doit être le symbole d'un souvenir

 amer qu'on ne peut pas jeter ou du sentiment de culpabilité

non supprimable. Cependant, en fait, cette sorte d'interprétation trop profonde

 tombe dans la banalité et n'est pas intéressante. Nous ferons mieux

de lire le contenu à la lettre et comprendre que ce poème décrit un chien réel

une fois chassé, mais qui suit encore.

Le poète, ayant débarrassé le chien, croyait qu'il ne serait plus sur ses talons.

Pourtant, quand il s'est retourné après avoir marché un peu plus, il l'a trouvé

 tout près. L'image de cet homme embarrassé est humoristique;

 en même temps, il semble qu'il ait commencé à s'attacher à cet animal peu à peu.

 

 

Dolazim s puta

susetka - osedela -

prostire rublje

Je rentre de voyage

la voisine - ses cheveux plus gris -

étend du linge

 

Mirjana BOZIN (Yougoslavie)

Au moment où nous rentrons chez nous d'un long voyage, un sentiment

étrange nous saisit toujours. Tous sont chers, mais après la longue absence,

même les choses les plus familières semblent nouvelles et elles

 commencent à avoir des sens différents de à autrefois.

À ce poème, que la voisine étende du linge, cela est une scène qui n'a pas

changé depuis le temps où il est parti. Cependant des cheveux augmentés

dans sa tête nous apprennent que le temps n'arrête jamais.

 

 

Puzeva srma

dovede me do prazne

skoljke u travi.

La mucosité brillante de l'escargot

m'a amené jusqu'à une coquille vide

dans l'herbe.

 

Dobrica ERIC (Yougoslavie)

La mucosité brille en argent sur la terre. En la suivant, le poète s'attendait

à trouver un escargot, mais il ne trouve qu'une coquille qui manque la chair.

Un moment de désappointement. Mais on ne peut pas dire que ce haïku tente

de présenter une image nihiliste. Il adopte spécialement comme son sujet

un être insignifiant tel qu'une coquille vide, ce qui semble montrer un intérêt

 positif du poète au petit animal qui est devenu seule une coque. Ému, Dobrica

 apprécie le fait qu'une vie était active ici une fois, même si elle a perdu

 la chair maintenant.

 

 

 

Covek nosi

snop zita i svoju

veliku senku.

Un homme porte

une gerbe de blé

et sa grande ombre.

 

Lenka V. JAKSIC (Yougoslavie)

Je voudrais comprendre ce haïku comme paysage d'une nappe de blés

de l'après-midi. Dans les champs, rien n'arrête les rayons et l'on ne voit

 que des blés fructueux et un homme qui y travaille. Le soleil qui

 a commencé à décliner fait l'ombre de l'homme de grande taille

plus longue. La comparaison entre l'or vif de blés et le noir vague

 de l'ombre d'homme nous impressionne brillamment.

Ryu Yotsuya (Juin 2000)

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article