Ryu Yotsuya dit du poète croate et bosnien Žarko Milenić
Ryu Yotsuya dit du poète croate et bosnien Žarko Milenić
Žarko Milenić - ŠTO TO VELI NAJUVAŽENIJI ZNALAC
HAIKU POEZIJE NU SVIJETU JAPANAC - Ryu Yotsuya ,
slažu li se čaršijski velikani da se ovo Žarku Mileniću događa.
Kad su pokupili sve po Bosni sad haraju po Hrvatskoj.
Dok sam ja , postrojavao bataljune bosanskih Hrvata
na krvavoj Krajini bosanskoj, kupovao topove za svoj novac
i ratovao i bio Hrvat ,
oni su ismijavali Hrvate i Hrvatsku, ONI SU BILI JUGOSLOVENI.
njihov JEDINI herojski čin BIO JE spaljivanje vlastitih knjiga
pred tvkamerama izazivao je
podsmijeh u svijetu, nitko nije doznao nista o praznini njihovih knjiga.
Pepeo - pepelu!
Des Balkans à la Russe
haïkus de Bosnie-Herzégovine, de Croatie, de Pologne, d
e Roumanie, de Russe, et de Yougoslavie
Ryu Yotsuya
(Tokyo, Japon)
Dans cet article, j'apprécie les haïkus d'Europe orientale
et de Russe insérés dans Haïku sans frontières: une anthologie mondiale.
Stara uciteljica
u sumrak zalijeva
ukradenu ljubicu. La vieille institutrice
au crépuscule arrose
la violette volée.
Zarko MILENIC (Bosnie-Herzégovine)
Quelqu'un a déraciné la violette dans le parterre.
Quel inhumain acte est-il d'arracher et de voler la fleur
qu'une vieille femme a cultivée. Cependant de l'eau
en arrose la trace à la même manière que quand
la violette était là. Qu'elle soit là ou non, l'affection
de l'institutrice se transforme en gouttes d'eau pour pleuvoir
sur le jardin. La scène est triste, mais ce haïku nous donne l'idée
que le sentiment humain peut arroser même un espace
complètement vide. Il est un beau haïku.
Zaba preskace
svoju sjenu:
protice noc... Une grenouille saute
au-dessus de son ombre:
passe la nuit...
Marijan CEKOLJ (Croatie)
J'imagine la scène comme juste au-dessous d'une fenêtre
à la nuit. Dans l'obscurité, seuls alentours de la grenouille
sont faiblement éclairés. Tout à coup, elle saute comme
si elle était étonnée; elle retombe presque au même endroit
et continue d'être immobile.
Ce haïku exprime l'immobilité. Quoi qu'il soit arrivé
à la grenouille, de quoi qu'il ait été étonné, la nuit toujours
s'avance et le temps ne cesse pas de couler comme si rien
ne s'était passé. Le poète décrit un petit animal pour
montrer la structure ferme du temps.
Sa oranice
gruda zemlje uzleti -
postade seva.
Du champ labouré
Une motte de terre s'est élevée -
est devenue hirondelle.
Anto GARDAS (Croatie)
En lisant la première ligne, on imagine une nappe de champs labourés.
À la deuxième, nous arrêtons nos yeux sur une motte de terre qui
y bouge; qu'est-ce qui se passe? À la troisième, elle se transforme
en hirondelle et s'envole vers le ciel. C'est l'intérêt de ce poème
que le point de vue change deux fois, ainsi que «champ grand -->
petite boule de terre --> ciel tout étendu».
Pomicuci sjene -
odlazi ljeto
u dubinu sume... Remuant les ombres -
l'été s'en va
dans la profondeur de la forêt...
Snjezana MUSTAC (Croatie)
Ce haïku ne décrit pas des objets concrets minutieusement.
Mais quand je le lis, je vois une scène de fin de l'été comme
si je pouvais le toucher. La saison où l'animation d'été
et la fraîcheur d'automne s'entrecroisent. L'air a encore chaud,
mais on sent un peu de froid dans le vent. Les arbres qui
sont devenus épais pendant l'été se balancent; leur feuillage
est si dense et leurs ombres sont si abondantes qu'on ne peut
pas distinguer si les ombres suivent les arbres ou les arbres
suivent les ombres.
Urny w witrynie
zakladu pogrzebowego -
przebudzenie miasta
Urnes dans la vitrine
de l'entreprise de pompes funèbres -
réveil de la ville
Piotr Wiktor LORKOWSKI (Pologne)
On trouve une vue ironique dans ce haïku, car la ville
est en train de se réveiller tandis que les urnes sont
des récipients dans lesquels nous «dormons».
Il semble que les poèmes de ce poète souvent reflètent
l'idée de memento mori. Le haïku est originairement
un genre qui excelle en esprit et en humour, mais
j'ai l'impression qu'en Pologne il commence à porter
des fruits tout à fait différents qui ont des ombres lourdes.
In virful stincii
o spartura
in forma de fluture Au faîte du rocher
une cassure
en forme de papillon
Constantin ABALUTA (Roumanie)
De l'expression «une cassure en forme de papillon»,
je reçois une impression très forte et bouleversante.
Un papillon est une existence belle et mignonne,
cependant une fois utilisé pour comparer une cassure
au faîte du rocher, il présente une image inquiétante.
Il apparaît que la cassure battra des ailes et bougera
comme un être vivant.
iarna geroasa -
pe coada toporului
conturul palmei dur hiver -
sur le manche de la hache
le contour de la paume
Valentin E. BUSUIOC (Roumanie)
J'interprète ce haïku comme description d'une hache
usée dont le manche s'est creusé de forme d'une paume.
Laissée toute seule dans le froid rigoureux d'hiver, avec
une lame luisante, elle nous donne une impression très
désolée. Pourtant on a trouvé une marque sur la manche
et comprend qu'elle est une empreinte de la main;
la propriétaire avait brandi la hache si longtemps
que sa paume y avait marqué sa forme, ce qui nous
fait soudain sentir sa tiédeur humaine.
La vue du poète qui regarde fixement la marque
du contour de la paume dans le froid est très poétique.
En même temps, la combinaison du dur hiver et
le manche de la hache semble très raffinée
et convenable au haïku.
In piata mare
cu un cocos in brate -
batrinul dresor.
Au grand marché
avec un coq dans les bras -
le vieux dresseur.
Dumitru D. IFRIM (Roumanie)
Ce haïku évoque une vision très exotique à nous Japonais.
À nos marchés, il est rare de voir un coq vivant. Il se peu
t qu'on trouve si peu d'agriculteurs qui portent un coq même
en Roumanie aujourd'hui, que le poète a accueilli ce dresseur
à sa poésie.
Ce poème ne décrit pas la scène minutieusement. Il n'explique
guère le caractère du grand marché, ni l'allure de l'homme.
Par conséquent, il nous donne une impression abstrait;
il me semble qu'un paysan qui n'est personne marche
dans un marché qui n'existe à aucun endroit.
Devant nous apparaît une illusion d'un vieillard
qui, un coq dans les bras, avance éternellement
dans la lumière vague.
brodyachij pes
opyat' brosaetsya za mnoj
kogda ya oborachivayus'
un chien errant
recommence à me suivre
quand je me retourne
Alexey ANDREYEV (Russie)
Il est possible de considérer ce chien comme doppelganger
(double) du poète; par exemple, nous pouvons penser
qu'il doit être le symbole d'un souvenir amer qu'on
ne peut pas jeter ou du sentiment de culpabilité
non supprimable. Cependant, en fait, cette sorte
d'interprétation trop profonde tombe dans la banalité
et n'est pas intéressante. Nous ferons mieux de lire
le contenu à la lettre et comprendre que ce poème
décrit un chien réel une fois chassé, mais qui suit encore.
Le poète, ayant débarrassé le chien, croyait qu'il ne serait
plus sur ses talons. Pourtant, quand il s'est retourné après
avoir marché un peu plus, il l'a trouvé tout près. L'image
de cet homme embarrassé est humoristique; en même
temps, il semble qu'il ait commencé à s'attacher à cet
animal peu à peu.
Dolazim s puta
susetka - osedela -
prostire rublje
Je rentre de voyage
la voisine - ses cheveux plus gris -
étend du linge
Mirjana BOZIN (Yougoslavie)
Au moment où nous rentrons chez nous d'un long voyage,
un sentiment étrange nous saisit toujours. Tous sont chers,
mais après la longue absence, même les choses les plus
familières semblent nouvelles et elles commencent
à avoir des sens différents de à autrefois.
À ce poème, que la voisine étende du linge, cela est
une scène qui n'a pas changé depuis le temps où
il est parti. Cependant des cheveux augmentés dans
sa tête nous apprennent que le temps n'arrête jamais.
Puzeva srma
dovede me do prazne
skoljke u travi.
La mucosité brillante de l'escargot
m'a amené jusqu'à une coquille vide
dans l'herbe.
Dobrica ERIC (Yougoslavie)
La mucosité brille en argent sur la terre. En la suivant,
le poète s'attendait à trouver un escargot, mais il
ne trouve qu'une coquille qui manque la chair.
Un moment de désappointement. Mais on ne peut pas
dire que ce haïku tente de présenter une image nihiliste.
Il adopte spécialement comme son sujet un être insignifiant
tel qu'une coquille vide, ce qui semble montrer un intérêt
positif du poète au petit animal qui est devenu seule
une coque. Ému, Dobrica apprécie le fait qu'une
vie était active ici une fois, même si elle a perdu
la chair maintenant.
Covek nosi
snop zita i svoju
veliku senku.
Un homme porte
une gerbe de blé
et sa grande ombre.
Lenka V. JAKSIC (Yougoslavie)
Je voudrais comprendre ce haïku comme paysage
d'une nappe de blés de l'après-midi. Dans les champs,
rien n'arrête les rayons et l'on ne voit que des blés
fructueux et un homme qui y travaille. Le soleil qui
a commencé à décliner fait l'ombre de l'homme de grande
taille plus longue. La comparaison entre l'or vif de blés
et le noir vague de l'ombre d'homme nous impressionne
brillamment.
Ryu Yotsuya (Juin 2000)
Ryu Yotsuya dit du poète croate et bosnien Žarko Milenić
Žarko Milenić - ŠTO TO VELI NAJUVAŽENIJI ZNALAC
HAIKU POEZIJE NU SVIJETU JAPANAC - Ryu Yotsuya ,
slažu li se čaršijski velikani da se ovo Žarku Mileniću događa.
Kad su pokupili sve po Bosni sad haraju po Hrvatskoj. Dok sam ja ,
postrojavao bataljune bosanskih Hrvata na krvavoj Krajini bosanskoj,
kupovao topove za svoj novac i ratovao i bio Hrvat , oni su ismijavali
Hrvate i Hrvatsku, njihov herojski čin spaljivanja vlastitih knjiga
pred tv kamerama izazivao podsmijeh u svijetu. Pepeo - pepelu!
Des Balkans à la Russe
haïkus de Bosnie-Herzégovine, de Croatie, de Pologne, de Roumanie, de Russe, et de Yougoslavie
Ryu Yotsuya
(Tokyo, Japon)
Dans cet article, j'apprécie les haïkus d'Europe orientale
et de Russe insérés dans Haïku sans frontières: une anthologie mondiale.
Stara uciteljica
u sumrak zalijeva
ukradenu ljubicu. La vieille institutrice
au crépuscule arrose
la violette volée.
Zarko MILENIC (Bosnie-Herzégovine)
Quelqu'un a déraciné la violette dans le parterre. Quel inhumain acte
est-il d'arracher et de voler la fleur qu'une vieille femme a cultivée.
Cependant de l'eau en arrose la trace à la même manière que quand
la violette était là. Qu'elle soit là ou non, l'affection de l'institutrice se
transforme en gouttes d'eau pour pleuvoir sur le jardin.
La scène est triste, mais ce haïku nous donne l'idée que le sentiment
humain peut arroser même un espace complètement vide.
Il est un beau haïku.
Zaba preskace
svoju sjenu:
protice noc... Une grenouille saute
au-dessus de son ombre:
passe la nuit...
Marijan CEKOLJ (Croatie)
J'imagine la scène comme juste au-dessous d'une fenêtre à la nuit.
Dans l'obscurité, seuls alentours de la grenouille sont faiblement éclairés.
Tout à coup, elle saute comme si elle était étonnée; elle retombe presque
au même endroit et continue d'être immobile.
Ce haïku exprime l'immobilité. Quoi qu'il soit arrivé à la grenouille, de quoi
qu'il ait été étonné, la nuit toujours s'avance et le temps ne cesse pas de couler
comme si rien ne s'était passé. Le poète décrit un petit animal pour montrer
la structure ferme du temps.
Sa oranice
gruda zemlje uzleti -
postade seva.
Du champ labouré
Une motte de terre s'est élevée -
est devenue hirondelle.
Anto GARDAS (Croatie)
En lisant la première ligne, on imagine une nappe de champs labourés.
À la deuxième, nous arrêtons nos yeux sur une motte de terre qui y bouge;
qu'est-ce qui se passe? À la troisième, elle se transforme en hirondelle et s'en
vole vers le ciel. C'est l'intérêt de ce poème que le point de vue change deux fois,
ainsi que «champ grand --> petite boule de terre --> ciel tout étendu».
Pomicuci sjene -
odlazi ljeto
u dubinu sume... Remuant les ombres -
l'été s'en va
dans la profondeur de la forêt...
Snjezana MUSTAC (Croatie)
Ce haïku ne décrit pas des objets concrets minutieusement. Mais quand
je le lis, je vois une scène de fin de l'été comme si je pouvais le toucher.
La saison où l'animation d'été et la fraîcheur d'automne s'entrecroisent.
L'air a encore chaud, mais on sent un peu de froid dans le vent. Les arbres
qui sont devenus épais pendant l'été se balancent; leur feuillage est si
dense et leurs ombres sont si abondantes qu'on ne peut pas distinguer
si les ombres suivent les arbres ou les arbres suivent les ombres.
Urny w witrynie
zakladu pogrzebowego -
przebudzenie miasta
Urnes dans la vitrine
de l'entreprise de pompes funèbres -
réveil de la ville
Piotr Wiktor LORKOWSKI (Pologne)
On trouve une vue ironique dans ce haïku, car la ville est en train de se
réveiller tandis que les urnes sont des récipients dans lesquels nous «dormons».
Il semble que les poèmes de ce poète souvent reflètent l'idée
de memento mori. Le haïku est originairement un genre qui excelle en esprit
et en humour, mais j'ai l'impression qu'en Pologne
il commence à porter des fruits tout à fait différents qui ont des ombres lourdes.
In virful stincii
o spartura
in forma de fluture Au faîte du rocher
une cassure
en forme de papillon
Constantin ABALUTA (Roumanie)
De l'expression «une cassure en forme de papillon», je reçois
une impression très forte et bouleversante. Un papillon est une existence
belle et mignonne, cependant une fois utilisé pour comparer une cassure
au faîte du rocher, il présente une image inquiétante. Il apparaît que
la cassure battra des ailes et bougera comme un être vivant.
iarna geroasa -
pe coada toporului
conturul palmei dur hiver -
sur le manche de la hache
le contour de la paume
Valentin E. BUSUIOC (Roumanie)
J'interprète ce haïku comme description d'une hache usée dont le manche
s'est creusé de forme d'une paume. Laissée toute seule dans le froid rigoureux
d'hiver, avec une lame luisante, elle nous donne une impression
très désolée. Pourtant on a trouvé une marque sur la manche et comprend
qu'elle est une empreinte de la main; la propriétaire avait brandi
la hache si longtemps que sa paume y avait marqué sa forme, ce qui nous
fait soudain sentir sa tiédeur humaine.
La vue du poète qui regarde fixement la marque du contour de la paume
dans le froid est très poétique. En même temps, la combinaison du
dur hiver et le manche de la hache semble très raffinée et convenable au haïku.
In piata mare
cu un cocos in brate -
batrinul dresor.
Au grand marché
avec un coq dans les bras -
le vieux dresseur.
Dumitru D. IFRIM (Roumanie)
Ce haïku évoque une vision très exotique à nous Japonais. À nos marchés,
il est rare de voir un coq vivant. Il se peut qu'on trouve si peu d'agriculteurs
qui portent un coq même en Roumanie aujourd'hui,
que le poète a accueilli ce dresseur à sa poésie.
Ce poème ne décrit pas la scène minutieusement. Il n'explique
guère le caractère du grand marché, ni l'allure de l'homme.
Par conséquent, il nous donne une impression abstrait;
il me semble qu'un paysan qui
n'est personne marche dans un marché qui n'existe à aucun endroit.
Devant nous apparaît une illusion d'un vieillard qui, un coq dans les bras,
avance éternellement dans la lumière vague.
brodyachij pes
opyat' brosaetsya za mnoj
kogda ya oborachivayus'
un chien errant
recommence à me suivre
quand je me retourne
Alexey ANDREYEV (Russie)
Il est possible de considérer ce chien comme doppelganger (double) du poète;
par exemple, nous pouvons penser qu'il doit être le symbole d'un souvenir
amer qu'on ne peut pas jeter ou du sentiment de culpabilité
non supprimable. Cependant, en fait, cette sorte d'interprétation trop profonde
tombe dans la banalité et n'est pas intéressante. Nous ferons mieux
de lire le contenu à la lettre et comprendre que ce poème décrit un chien réel
une fois chassé, mais qui suit encore.
Le poète, ayant débarrassé le chien, croyait qu'il ne serait plus sur ses talons.
Pourtant, quand il s'est retourné après avoir marché un peu plus, il l'a trouvé
tout près. L'image de cet homme embarrassé est humoristique;
en même temps, il semble qu'il ait commencé à s'attacher à cet animal peu à peu.
Dolazim s puta
susetka - osedela -
prostire rublje
Je rentre de voyage
la voisine - ses cheveux plus gris -
étend du linge
Mirjana BOZIN (Yougoslavie)
Au moment où nous rentrons chez nous d'un long voyage, un sentiment
étrange nous saisit toujours. Tous sont chers, mais après la longue absence,
même les choses les plus familières semblent nouvelles et elles
commencent à avoir des sens différents de à autrefois.
À ce poème, que la voisine étende du linge, cela est une scène qui n'a pas
changé depuis le temps où il est parti. Cependant des cheveux augmentés
dans sa tête nous apprennent que le temps n'arrête jamais.
Puzeva srma
dovede me do prazne
skoljke u travi.
La mucosité brillante de l'escargot
m'a amené jusqu'à une coquille vide
dans l'herbe.
Dobrica ERIC (Yougoslavie)
La mucosité brille en argent sur la terre. En la suivant, le poète s'attendait
à trouver un escargot, mais il ne trouve qu'une coquille qui manque la chair.
Un moment de désappointement. Mais on ne peut pas dire que ce haïku tente
de présenter une image nihiliste. Il adopte spécialement comme son sujet
un être insignifiant tel qu'une coquille vide, ce qui semble montrer un intérêt
positif du poète au petit animal qui est devenu seule une coque. Ému, Dobrica
apprécie le fait qu'une vie était active ici une fois, même si elle a perdu
la chair maintenant.
Covek nosi
snop zita i svoju
veliku senku.
Un homme porte
une gerbe de blé
et sa grande ombre.
Lenka V. JAKSIC (Yougoslavie)
Je voudrais comprendre ce haïku comme paysage d'une nappe de blés
de l'après-midi. Dans les champs, rien n'arrête les rayons et l'on ne voit
que des blés fructueux et un homme qui y travaille. Le soleil qui
a commencé à décliner fait l'ombre de l'homme de grande taille
plus longue. La comparaison entre l'or vif de blés et le noir vague
de l'ombre d'homme nous impressionne brillamment.
Ryu Yotsuya (Juin 2000)