Se réchauffer au feu volé
Oui monsieur je suis un Gitan et je vole
Parfois de poulets mais pas du pétrole
Oui monsieur je suis le fils du vent
Et il me faut de la magie pour faire voler la lumière
Que vive la magie qui n’éteigne jamais la première
Perce-neige en train d’exciter mon sexe moribond
Oui monsieur j’aime Emira la fille aînée d’ouragan
Elle a des yeux voleurs de la Comtesse aux pieds nus
Elle est la plus belle quand retire son hirsute d’Astrakhan
Elle danse sous la pluie elle s’envole l’aurore venue
Oui monsieur je suis un voleur du feu on m’a crucifié
Allumez les feux allumez trois mille et un feu à flamboyer
Et nulle ne fleurira à la flamande que mon tsigane feu volé
Je vole le feu quotidiennement et je ne suis pas Prométhée
J’erre éternellement et je ne suis pas Jude Éternel ni Odyssée
Mon château c’est un chapiteau au soleil chantant
Mon jardin c’est un trottoir sous les ponts de Seine
Mon paradis c’est la nuit quand les Tsiganes vont au ciel
Parler à bon Dieu en personne au sujet de la poésie
Oui monsieur je suis d’accord je suis toujours d’accord
Que n’ont pas raison ni temps à se réchauffer au feu volé
Les papillons de la nuit car au petit matin ils muriront ailés
Thomas Dretart: PAROLE, MON LOGEMENT SOCIAL - poèmes inédits